L'Astrologue – Bonjour, Charles Ridoux, nous vous remercions de nous adresser régulièrement des nouvelles de la planète par votre site internet sur lequel vous vous livrez à un remarquable travail en astrologie mondiale, et même si la lecture en est un peu trop ardue pour la plupart d'entre nous, cela nous montre au moins que vous consacrez à nouveau du temps à vos premières amours. Charles Ridoux - C'est une nécessité que de transmettre ; la transmission d'un savoir acquis par un lent et constant travail m'apparaît comme indispensable à la poursuite de la recherche elle-même. En effet, quand je prépare et que je rédige un article, j'ai toujours présent à l'esprit une sorte de public idéal - un séminaire virtuel - à qui je m'adresse et devant qui se déploie ma pensée. Cela correspond bien à ce que je pense être la première fonction du praticien de l'astrologie mondiale, à savoir d'être une conscience éveillée de l'histoire du monde en train de se faire. L'astrologie permet de jeter un regard de vérité sur un monde où règnent mensonge et confusion, un monde « plein de bruit et de fureur ». Une vérité naturellement partielle, restreinte par les propres limites de l'astrologie qui ne saurait prétendre à fournir explication à tout ; et une vérité partiale, due aux imperfections de l'interprétation, au cadre de référence géopolitique choisi, à une expérience du réel limitée - si ample soit-elle - aux capacités propres à un être humain. Mais le Ciel ne ment pas : les configurations planétaires jalonnent inexorablement le cours de notre Histoire, se présentant comme une pure algèbre, tandis que les événements réalisent les aspects les plus divers de ces potentialités sous des formes toujours nouvelles et imprévisibles dans leur manifestation accidentelle. Cette complexité du réel rend compte peut-être de l'aspect « ardu » que vous prêtez à la lecture de mes écrits. Sur ce point, je serais tenté de récuser, au moins en partie, votre jugement. L'amour et le respect que je porte à la langue française m'interdisent tout jargon prétentieux, mais aussi tout relâchement, toute concession à un style décousu, embrouillé, voire « déglingué ». Mais aussi, je sais bien que mes phrases sont à la fois denses et complexement articulées et que mes paragraphes tendent à être compacts : c'est que la phrase constitue une idée, et le paragraphe un enchaînement d'idées, un tout organique. Cette structure est peut-être un peu lourde, mais elle permet ces voyages dans le temps et dans l'espace auxquels nous invite l'astrologie mondiale : les astralités actuelles renvoient toujours à des conjonctures passées et projettent également sur des configurations à venir. Enfin, il convient de rappeler au lecteur qu'il est, lui aussi, un agent dans cet acte d'intelligence qu'est l'interprétation du temps présent dans les destinées du monde : son effort de lecture l'amène à participer à cette « conscience éveillée de l'histoire du monde en train de se faire » qui est le propre de l'astrologie mondiale. L'Astrologue – Après 1990 et votre article dans le N° 91 de notre revue, vous avez collaboré assez régulièrement sur votre sujet de prédilection, venant, avec beaucoup d'intérêt pour nous, côtoyer ou éclairer à votre manière les études en géopolitique mondiale auxquelles se livrait André Barbault, notre ami et notre rédacteur en chef à l'époque. Et puis un long silence durant la dernière décennie ; bien sûr, vous étiez toujours abonné, mais l'importante œuvre littéraire que vous aviez entreprise ajoutée à votre poste universitaire vous prenaient l'essentiel de votre temps. Votre site d'astrologie mondiale semble vouloir montrer que votre vie s'est un peu dégagée de ce côté-là. Au fait, Charles, vous n'êtes plus un tout jeune homme ? Charles Ridoux - Je suis entré dans l'automne de mon existence, dans cette belle saison qui n'est certes plus le « temps des cerises », mais celle où l'on recueille les fruits abondants d'une œuvre mûrie par des lectures dans maints domaines - littérature, histoire, théologie, métaphysique… Je ressens intérieurement cette nouvelle période de ma vie comme le véritable commencement d'une œuvre de synthèse que je porte en moi et que je souhaite mener à bien dans les quinze prochaines années - « si Dieu me prête vie », selon la formule du général De Gaulle… Permettez-moi de saluer au passage la générosité d'André Barbault qui m'a ouvert les colonnes de L'Astrologue alors que je n'étais encore qu'un novice. J'ai pu ainsi me former « sur le tas », sous le regard bienveillant, mais attentif aux risques de dérapage, d'André Barbault. La principale leçon que je retiens de cette période d'apprentissage dans la pratique de l'astrologie mondiale, c'est qu'il faut bien distinguer ce qui relève de la prévision - qui doit reposer sur des outils solides et confirmés - et ce qui relève de l'exploration des mystères du temps dans une démarche plus contemplative, à l'écoute des résonances harmoniques qui tissent l'histoire du monde. Il n'y a pas eu à proprement parler de « silence » de ma part, mais l'évolution même de ma façon de travailler a rendu de plus en plus difficile la publication de mes travaux dans le cadre d'une revue sur papier. L'outil informatique et la diffusion sur Internet ont rendu possible la présentation de schémas complexes en couleurs, ainsi que le commentaire en « temps réel » d'une actualité brûlante - comme ce fut le cas au temps de l'opposition Saturne-Pluton aux débuts des années 2000. A cette époque, je me suis investi, avec beaucoup d'ardeur et d'espérance, dans la belle aventure d'Univers-Site, dont le concept me paraît toujours valable ; malheureusement, cette entreprise s'est enlisée dans les marais d'une vague théosophie qui a fait fuir tout le monde. Pour autant, je n'ai pas cessé de m'occuper d'astrologie mondiale, les deux moments forts étant un séminaire - en russe ! - en Lituanie en 2002, et plusieurs communications lors du Congrès international d'York en 2005. Il y eut aussi, en 2002, l'organisation d'un Colloque au château de Rambures sur l' « Astrologie hier et aujourd'hui », qui réunissait - phénomène unique jusqu'à présent - des astrologues et des médiévistes (littéraires ou historiens). Et chaque année, au printemps, j'étais invité, par Gilbert Decamps puis par Etienne Cosyns, à faire une conférence à Bruxelles sur les perspectives pour l'année à venir. Durant toute cette décennie, il est vrai, je n'ai jamais pu mettre cependant l'astrologie au premier plan de mes travaux. En plus de mon enseignement qui portait sur la littérature française du Moyen Âge, un nouvel arbre est venu pousser et fleurir, pour mon plus grand bonheur, dans mon jardin : le Légendaire de J.R.R. Tolkien, auquel j'ai consacré un livre de synthèse, paru en 2004 sous le titre Tolkien, le Chant du Monde. Maintenant que j'ai pris ma retraite, je puis enfin envisager d'accorder la première place à l'astrologie mondiale… L' Astrologue – Nous sommes heureux d'apprendre que vous avez l'intention de vous consacrer à la géopolitique mondiale dans les années qui viennent, au travers de votre méthode éprouvée et enrichie depuis vos premiers pas avec Claude Ganeau dans les années 80. La maîtrise que vous avez acquise en informatique depuis cette époque vous donne aujourd'hui des moyens d'analyse et de pronostics quasiment inimaginables il y a de cela quelques années seulement en arrière. Accepterez-vous de nous livrer à nouveau de temps à autre, des réponses aux questions que nous nous posons sur le devenir de ce monde qui ne nous semble pas toujours tourner très rond ? Charles Ridoux - Bien sûr ! d'autant plus que c'est, comme je vous l'ai dit, une nécessité pour l'astrologue de faire part de ses recherches et d'être à l'écoute des interrogations de ses contemporains à propos d'un monde qui va sans doute devenir, dans les quelques prochaines années, encore plus difficile à vivre et plus complexe à déchiffrer. Il s'est produit, depuis mes débuts en astrologie au milieu des années 1980, une extraordinaire révolution dans notre pratique, du fait des outils nouveaux mis à notre disposition par l'informatique. Je me souviens que dans mes premiers pas en mondiale je dessinais des thèmes en couleurs et je produisais à la main des éphémérides graphiques dans un grand cahier, qui avait fait le bonheur de mon premier maître, Claude Ganeau, qui avait inopinément trouvé en moi un disciple travaillant dans un même esprit d'exploration cyclique au long terme. Claude Ganeau était né la même année que mon père et il avait un fils de mon âge, et je garde envers sa mémoire une affection filiale. Ayant dans mon thème une conjonction Vénus-Mars en Vierge, transitée au milieu des années soixante par la conjonction Uranus-Pluton, je ne pouvais qu'avoir une grande sensibilité à l'informatique, et l'ordinateur est devenu bien vite un outil infiniment précieux, alors que nombre de mes collègues en littérature ne l'utilisaient guère que comme une machine à écrire perfectionnée : ils avaient en mains une fusée interplanétaire, et ils l'utilisaient comme une bicyclette ! Toutefois, l'informatique, l'ordinateur et Internet, ne sont que des outils. L'essentiel, c'est d'avoir une méthode d'investigation du réel. En astrologie mondiale, cette méthode repose, depuis les travaux des frères Barbault et de Gustave-Lambert Brahy dès avant la Seconde Guerre mondiale, sur l'analyse des cycles planétaires, la toile de fond étant constituée par les dix cycles incluant les planètes lentes de Jupiter à Pluton, sur quoi se dessinent les arabesques des planètes rapides et des luminaires qui font office de relais déclencheurs. C'est le premier pas d'une démarche plus complexe, qui associe à l'astrologie mondiale une double articulation avec la géopolitique et avec la cyclologie traditionnelle. C'est à partir de l'année 2006 que j'ai commencé à entrevoir la possibilité d'établir une interface entre astrologie mondiale et cyclologie traditionnelle - dont j'ai rendu compte, par exemple, dans mon article intitulé « Cyclologie traditionnelle et fin du Kali-Yuga ». [1] La chose n'est pas aisée à faire et encore plus difficile à transmettre, car elle requiert une sorte d'alchimie intellectuelle qui implique une conversion de l'intelligence rationnelle inscrite dans l'horizontalité du monde moderne vers une verticalité transcendantale, où l'Histoire apparaît, selon la formule de Raoul Auclair qui est ma grande référence dans ce domaine, comme le lieu où se réalise la Prophétie. Je pense que l'éditeur de la regrettée revue des Etudes traditionnelles comprendra ce que je veux dire par là. L'Astrologue – Il ne faut pas nous voiler la face, Charles, votre travail nous intéresse plus encore aujourd'hui qu'hier. En effet, nous recevons de nos lecteurs de nombreuses questions concernant le phénomène actuel, qui nous semble presque unique dans l'histoire de l'humanité, à savoir la réaction en chaîne depuis moins de 3 mois qui pousse les populations des pays arabes du Proche et du Moyen-Orient, à contester et à vouloir « dégager » des dirigeants qui leur ont imposé leur dictat depuis plus de trente ans. Ce processus nous paraît tellement spontané et en même temps tellement « programmé » que chacun se demande quelle explication peut bien nous fournir l'astrologie. C'est si évident, que nous sommes curieux d'avoir votre avis : vous ne pouvez pas ne pas avoir déjà une certaine réponse à nous proposer. Nonobstant André Barbault qui, du petit coin où il s'est mis en retrait, continue à suivre tout ce qui se passe autour de nous, vous êtes sans doute, à l'heure actuelle, le chercheur le plus habilité à nous répondre. Charles Ridoux - C'est un véritable séisme géopolitique auquel nous assistons aujourd'hui, et cependant ce n'est certainement pas un « phénomène unique dans l'histoire de l'humanité » : rappelons-nous l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est puis en Union soviétique à la suite de la chute du Mur de Berlin en 1989 ; et plus haut dans le temps, par exemple, la vague des révolutions qui ont secoué toute l'Europe en février-mars 1848… L'intérêt de l'astrologie, c'est qu'elle permet de situer un moment du temps (individuel ou collectif) dans le cadre d'une évolution, d'une durée de plus ou moins grande ampleur. La révolution actuelle dans le monde arabe - qui pourrait peut-être bientôt trouver un écho au nord de la Méditerranée - relève, au plus près, de la conjonction Jupiter-Uranus du 4 janvier 2011, à 27° Poissons. Une conjonction porteuse, si le contexte s'y prête, d'une charge explosive qui sert de détonateur à des phénomènes historiques aussi conséquents que la Révolution française (conjonction du 29 juin 1789 à 3° Lion) ou la Grande Guerre (conjonction du 4 mars 1914 à 9° Verseau). Quel est donc le contexte actuel ? C'est celui du carré évolutif Uranus-Pluton en formation [2] : configuration qui n'est pas sans évoquer celle du carré en T en signes Cardinaux entre Saturne-Uranus-Pluton au début des années 1930. Pour éclairer une phase dans le déroulement cyclique, il convient de se rapporter au moment fondateur de la conjonction : nous sommes ramenés ici à la conjonction Uranus-Pluton de 1965-1966, qui fut porteuse d'un mouvement de contestation généralisée de l'autorité à travers le monde. Par ailleurs, le carré en T de 2010 s'inscrit parfaitement dans le tableau de 1989, avec la triplice Saturne-Uranus-Neptune en Capricorne, au trigone de la même triplice en Vierge au moment de l'Hégire, c'est-à-dire de la naissance de l'Islam au VIIe siècle… Entre le 16 et le 21 février a eu lieu une concentration du cortège solaire autour de Saturne dans le contexte d'un sesqui-carré à Neptune ; il se produisait ainsi la fusion d'un courant urano-plutonien et d'un courant saturno-neptunien : c'est, si l'on peut dire, le cocktail même de la révolution, que l'on observe en France en 1792, en Russie en 1917 et même en Iran en 1979 (avec des nuances dans le degré d'intensité de cette fusion). Plus profondément encore, le monde traverse, entre 1993 et 2020, une phase de bouleversement consécutif à la précédente conjonction Neptune-Pluton de 1891. Nous avons là une scansion historique de grande profondeur, qui se produit régulièrement tous les cinq siècles. A l'orée du Moyen Age, vers la fin du IXe siècle, ce fut l'apparition du Saint-Empire romain germanique et de la dynastie des Capétiens dans le royaume de France. A l'orée des Temps modernes, ce fut l'unification de l'Espagne et sa domination sur le Nouveau-Monde. Aujourd'hui, sans doute, nous vivons la fin de la domination de l'Occident (Europe, États-Unis et Russie) sur le reste du monde. C'est le jeu complexe de toutes ces strates qu'il faut garder à l'esprit lorsque l'on cherche à comprendre un phénomène aussi impressionnant que la révolution en cours dans le monde arabe, si l'on veut éviter de subir sans recul protecteur les chocs émotionnels d'une actualité bouleversante. Ajoutons encore un élément susceptible d'orienter notre réflexion sur la suite des événements en cours. Il s'est produit (le 25 janvier 1928), une conjonction Jupiter-Uranus à 0° Bélier qui a été suivie, deux mois plus tard, par la création des Frères musulmans par Hassan el-Banna en Égypte. Un cycle uranien plus tard, on peut se demander si l'heure n'a pas sonné pour les Frères musulmans de réaliser leur objectif, qui est de soustraire le monde musulman à l'influence de l'Occident. Autre chose encore : les astronomes ont découvert en 2003 un corps situé dans la zone de la Ceinture de Kuiper, auquel ils ont donné le nom d'Eris (Discorde), accompagné de son satellite Dysnomie (Anarchie). En 1928, Eris se trouvait à 0° Bélier ; en 2011, Eris sera transité par la conjonction Mars-Jupiter à 21° Bélier le 29 avril 2011 ; et du 21 mars au 8 mai, c'est sur cette zone qu'a lieu la rétrogradation de Mercure : Discorde et Anarchie… Toute cette période du carré Uranus-Pluton, dans laquelle nous sommes entrés avec la crise financière dès le mois de septembre 2008, je l'ai placée sous le signe générique du « Chaos ». Une première série de trois articles a été publiée en 2010 : « Au seul du chaos planétaire » est une étude astrologique et géopolitique de l'année 2010 ; « Le chaos planétaire 2010-2015 » présente une analyse des conjonctures du carré Uranus-Pluton (2008-2017) et du semi-carré Uranus-Neptune (2015-2021) ; enfin « Au-delà du chaos planétaire » situe toute cette période dans le cadre d'une involution cyclologique proche de son terme. [3] Une seconde série de trois articles a été mise en ligne au début janvier 2011 : les deux premiers articles traitent de manière approfondie la signification astrologique et géopolitique des cycles à l'œuvre durant cette année [4] ; le troisième article « Aux confins du système solaire » [5] est en fait une réflexion sur l'extraordinaire expansion des découvertes astronomiques faites durant la dernière décennie relativement au monde trans-plutonien, à toute cette zone de la Ceinture de Kuiper et même au-delà, jusqu'au Nuage d'Oort. J'aborde à ce propos un phénomène qui me paraît essentiel, à savoir l'éclosion d'un nouveau paradigme de l'astrologie mondiale en résonance avec ces grandes découvertes astronomiques. Cela pourra peut-être faire l'objet d'un prochain entretien… L'Astrologue – Très volontiers. Merci à vous, cher ami. André Braire, pour L'Astrologue Paris, le 25 février 2011 [1] http://ift.tt/2dsCKKs . [2] Ce carré sera exact et en orbe de juin 2012 à mars 2015 - mais il est activé déjà depuis la Pleine Lune du 15 septembre 2008 jusqu'à celle du 11 avril 2017. [3] « Au seuil du chaos planétaire » http://ift.tt/2giXLFl ; « 2010-2015 : le chaos planétaire » http://ift.tt/2fEnrhB ; « Au-delà du chaos planétaire http://ift.tt/2giUR3y [4] « Regards sur 2011 - I - Conférence de Bruxelles » http://ift.tt/2dsziQ6 ; « Regards sur 2011 - II - Analyse des cycles planétaires » http://ift.tt/2giYR48 . [5] « Regards sur 2011 - III - Vers un nouveau paradigme de l'astrologie mondiale » http://ift.tt/2fEl6my . - Artículo*: Charles RIDOUX - Más info en psico@mijasnatural.com / 607725547 MENADEL Psicología Clínica y Transpersonal Tradicional (Pneumatología) en Mijas y Fuengirola, MIJAS NATURAL *No suscribimos necesariamente las opiniones o artículos aquí enlazados
- Enlace a artículo -
Más info en psico@mijasnatural.com / 607725547 MENADEL Psicología Clínica y Transpersonal Tradicional (Pneumatología) en Mijas y Fuengirola, MIJAS NATURAL.
(No suscribimos necesariamente las opiniones o artículos aquí presentados)
No hay comentarios:
Publicar un comentario